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Qui est derrière BlaBlaCar ?

frederic mazella Blablacar

Frédéric Mazella, le Vendéen président et fondateur de BlaBlaCar, est aussi un ingénieur créatif. Pointilleux et persévérant, il est capable de retenir son conseil d’administration pour peaufiner des détails techniques. Ce roi de la communication est aussi un pianiste émérite. Voici un tour d’horizon de l’atypique créateur de BlaBlaCar.

Un enfant de professeurs, originaire de Sérigné

Naît à Nantes, Frédéric Mazella a passé son enfance à Sérigné, un petit hameau de la Vendée en bricolant des parapluies sans manche et des pièges à souris non mortels qu’il transmettait au magazine Sciences & Vie Junior. 

Sa mère, une professeure de français et musicienne l’a poussé à suivre des cours au conservatoire national de musique de Paris en 1994. Il a fini par délaisser cette passion en faveur de celle qu’il a pour les mathématiques et la physique. Eh oui ! Son père, un professeur de mathématiques a réussi à lui transmettre le goût du raisonnement en l’initiant au comptage en binaire dès la maternelle. Il intègre donc l’ENS en physique en 1997 et finit par obtenir son Master en informatique à l’Université de Stanford. 

Un entrepreneur fin et tenace

Si à ses 21 ans, les jeunes se lançaient déjà dans la fondation d’entreprises à l’instar de Google et de Larry Page, lui il ne pensait encore qu’à décrocher son diplôme. Ce n’est seulement qu’en 2006 qu’il décide de mettre sur pied son site Covoiturage.fr qui est ensuite rebaptisé en BlaBlaCar en 2011. Il décroche son MBA à l’Insead en 2007 et s’accroche à son projet en qui il croit. Les critiques qui lui suggéraient d’arrêter, car personne n’aimerait voyager avec des inconnus, ne l’ont pas découragées.

Son histoire n’a rien à envier aux success-stories des nombreux entrepreneurs. D’après ses dires, c’est en 2003 en rentrant à Vendée pour y passer les fêtes de noël en famille qu’il en a eu l’idée. Les trains étaient tous complets et il a dû rentrer en voiture avec sa petite sœur et s’est dit qu’il aimerait être client d’un site qui permettrait de voyager en voiture avec d’autres gens. 

Et si la gestion au quotidien d’une entreprise ne semble pas trop l’intéresser, les sciences et les chiffres font partie de ses passions. Il a même poussé jusqu’à concocter tout un business plan sur les cinq prochaines années, malgré qu’il n’ait eu encore aucun euro en poche selon Benoist Grossmann qui était alors le patron du fonds d’investissement Idinvest Partners. Si ce dernier n’a pas été convaincu son projet, il a su fédérer Pierre Kosciusko-Morizet et Jean-David Chamboredon, le cofondateur et le président exécutif du fonds Isai. Ils lui ont offert alors un million d’euros pour lancer son projet.

Le goût de la compétition et la hargne de gagner

Conscient de ses faiblesses en communication, il demande à sa sœur aînée Hélène de le coacher pour mieux s’exprimer en public. Aujourd’hui, il excelle dans l’art de la communication notamment pour exhorter les jeunes à entreprendre. Il profite depuis de toutes les occasions pour parler de son site que ce soit l’envolée du prix de l’essence, la grève des cheminots…

Il l’avoue volontiers qu’il n’est pas très sportif, mais qu’il a un goût exacerbé pour la compétition. « La compétition ça me motive, dit-il. Enfant, je faisais d’ailleurs rire mon père, car je ne comprenais pas pourquoi celui qui était deuxième sur le podium aux JO avait l’air tout content. »

Un travailleur et un excellent VRP (Vendeur, Représentant et Placier)

« Je ne fais pas de politique, car je préfère m’exprimer sur des choses concrètes que je maîtrise. » dixit Frédéric Mazella. Mais accompagner François Hollande pour une visite aux États-Unis en 2014 comme recevoir la médaille de l’Ordre national du Mérite en juin 2016 ne lui ont pas posé de problème. 

Très travailleur, il s’occupe de tout le service après-vente et s’expose même aux « coups de gueule » de quelques clients insatisfaits. Ce qui selon lui, n’était d’ailleurs pas grand-chose comparé à ce qu’il va essuyer lors de la crise de 2011 où il a dû mettre fin à la gratuité de son site et mettre en place une commission sur les réservations. Ce changement était selon lui, indispensable pour éviter les annulations de dernière minute et pour démocratiser la pratique en optimisant la fiabilité du système. 

Un entrepreneur et investisseur peu bavard sur les chiffres

Que lui importe si sa culture du secret notamment concernant les chiffres, lui vaut quelques suspicions. Frédéric Mazella et ses collaborateurs ne dévoilent quasiment rien sur le chiffre d’affaires du site. 

Malgré l’omerta dans le secteur des startup non cotées en Bourse, le fondateur de BlaBlaCar semble être mû par un autre désir que le gain d’argent. « Gagner de l’argent n’est pas mon moteur », annonce-t-il tout en essayant toujours de payer moins la qualité. Il voyage encore en classe économique, passe par Leboncoin pour ses achats… 

Après avoir réussi une levée de fonds de 200 millions de dollars en 2015, la société n’est plus aujourd’hui la petite startup de ses débuts. Elle a étendu ses activités sur au moins 22 pays en parallèle avec le lancement de BlaBlaLines en 2017. Tous ces faits se sont logiquement répercutés sur l’organisation et la gouvernance de l’entreprise.

Un entrepreneur qui ne concède aucun centimètre à la concurrence

BlaBlaCar comme toute société connaît elle aussi des hauts et des bas. Elle a par exemple beaucoup souffert de la concurrence des trains low cost Ouigo, des « bus Macron »…, mais Frédéric Mazella ne veut rien concéder à ses rivaux. Il repart même à l’assaut du marché en lançant BlaBlaLines, un site de covoiturage sur de courts trajets. 

En bon patriote économique qu’il est, il se lance aussi dans l’investissement. Il se place notamment dans la société d’investissement The Family, le site de vêtements de bébé Patatam. En s’associant à ses amis entrepreneurs dont Criteo, La Fourchette, Meetic, il met en œuvre l’opération « Reviens Léon ». Cette campagne visant à faire revenir les cerveaux français de la Silicon Valley, a essuyé un cuisant échec qui ne l’a pas pourtant rebuté. La même année, il met sur pied Wonder Léon, une agence de recrutement virtuelle pour alimenter la tech européenne en cerveaux notamment français.